Timber Timbre - Le Bataclan - Paris - 21/10/2014

Le camion de FIP a pris place Boulevard Voltaire. En effet, le concert de Timber Timbre est diffusé en live par la radio. Depuis 2009 et la signature sur l'excellent label Arts & Crafts, la carrière du groupe a pris une vraie dimension. Progressivement, la réputation a grandi en France, grâce au soutien de Telerama également. Après plusieurs premières parties et des salles plus intimistes, les Canadiens blindent le Bataclan. La tournée française les amène également vers Tourcoing, Nantes, Bordeaux et Rennes. Il faut bien avouer que Hot Dreams, leur nouvel album publié cette année, est de très grande qualité. On retrouve la voix hantée de Taylor Kirk sur de mémorables mélodies coécrites avec Simon Trottier, créant une ambiance qui leur est propre. Dès les premières notes du concert, le public est plongé dans cet univers. Les lumières sont systématiquement dans leur dos créant un tableau intimiste très réussi. Taylor Kirk tient d'abord la basse et la maltraite sévère. Son rythme booste Grand Canyon mais surtout Beat The Drum Slowly et l'excellent Bring Me Simple Men. Timide maladif, le leader du groupe commence à de moins en moins regarder ses chaussures et de plus en plus assumer son rang. Timber Timbre revient sur son répertoire avec Lonesome Hunter et Until The Night Is Over. Sur ce titre de leur album éponyme, on imaginerait presque apparaître un de ces clowns terrorisant le voisinage. Curtains!? est interprété en version accélérée et le refrain reposant sur le mot du titre est éructé avec une force qu'on ne devinait pas sur la version studio. Soutenu par un groupe impeccable, Taylor Kirk ne cesse de s'agiter sur place, le pied tremblant comme un chanteur sixties. Cette folk peut sonner sombre mais comme il le chante sur Black Water "All I need is some sunshine". On aime aussi quand il se concentre sur le chant, guitare en bandoulière, et lève les bras pour accompagner son propos tel un prédicateur. 

Même s'il est plus loner que lover, Hot Dreams met le public féminin dans tous ses états sous la boule à facettes illuminée ("I wanna wake from hot dreams of you babe"). Sur ce titre, This Low Commotion, The New Tomorrow ou encore l'instrumental Resurrection Drive, part II, l'agréable sentiment à l'écoute de leur nouvel album est grandement confirmé. Les arrangements sont aussi parfaitement respectés avec la présence de leur saxophoniste Chris Cundy qui assure superbement les parties de l'album jouées par Colin Stetson. Avant le rappel, Timber Timbre revient sur ses albums précédents avec le même plaisir (l'ambiance far west de Magic Arrow ou le single Bad Ritual) et la première partie se termine sur un nouveau crescendo de cuivres et l'ambiance jazz "epic" de Woman. Le groupe revient rapidement pour un vrai rappel de quatre titres. A son retour sur scène, ovationné, le "oui" de Taylor Kirk rappelle terriblement celui de Mark Oliver Everett, loser magnifique des Eels. Beaucoup de spectateurs du soir devaient aussi être comme moi Salle Pleyel début juillet. Les deux groupes sont de la même classe et l'on souhaite à Timber Timbre la carrière des Eels. Le groupe repart sur Run From Me du nouvel album. Le morceau commence simplement avec le chant et la gratte de Taylor avant que ses compères le rejoignent sur le "Run ... Run ... Run ..." ainsi que la chanteuse de Tasseomancy (première partie vraiment pas emballante..) pour les chœurs que l'on retrouve sur la version studio. Ensuite, les musiciens célèbrent à nouveau leurs précédents albums avec I Get Low, Creep on Creepin' On et Trouble Comes Knockin', rehaussés de saxo fusion pour le meilleur des effets. Cette date a tout du triomphe pour un groupe qui est désormais majeur sur chaque rive de l'Atlantique. Revenez vite !

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