Alice in Chains - London - 04/08

Quelques jours après leur date au Sonisphere britannique, Alice in Chains investissait The Scala, club londonien de King's Cross. La salle affichait la couleur d'entrée : "totally sold out". Les tickets, mis en vente le week-end du Hellfest, s'étaient arrachés en un rien de temps pour assister à l'événement : découvrir les nouveaux titres du groupe en live (leur nouvel album studio sortant le 28 septembre, 14 ans après le précédent). Événement d'autant plus important avec ce que l'on annonce sur les vitres de la salle encore close : "Please to be advised that there will be a promotional / commercial video and audio recording".

Autour de la salle, si les fans détenteurs du précieux ticket font la queue patiemment, c'est l'effervescence pour ceux qui sont à la recherche du Graal. Le ballet des revendeurs s'organise de façon beaucoup plus agressive que sur les trottoirs parisiens. Un fan vient de lâcher 140 livres sous nos yeux. "I can drink two days long with that" commente-t-on à côté. Au final, qu'ils soient Espagnols, Néo Zélandais ou Français, la plupart vont réussir à entrer dans la salle pour beaucoup moins d'argent que prévu ! La patience paie ! Les portes s'ouvrent à 7:45 PM pour un début de concert annoncé à 9:15 PM (horaire qui sera respecté) : une longue attente, propice à la consommation. Il est important alors, dans une foule dense, de repérer un bon spot : en face de la scène, au dessus de la fosse derrière les rembardes surélevées façon Trabendo, ce sera parfait. Le public s'impatiente et réserve une ovation particulièrement enthousiaste à l'entrée des artistes.

Dès les premières notes de Rain When I Die, on ressent l'ampleur de ce qui nous attend : un son équilibré et très puissant, boosté par les cordes vocales des fans anglais chantant à l'unisson . On a l'intime impression que le public, dans son ensemble, incarne ce que fut l'identité vocale de Layne Staley (la chair de poule pendant Down in a Hole...). William Duvall qui a la lourde tâche depuis quelques années de lui succéder n'est pourtant pas en reste. Si sa performance de 2006 dans la chaleur diurne du Hellfest ne m'avait pas laissé un grand souvenir, le sentiment est tout autre dans la moiteur londonienne. Il s'en va même communier avec les premiers rangs, micro au poing sur les paroles écorchées de l'ère Staley. L'enchainement des classiques en est donc imparable, principalement axé sur leur chef d'œuvre Dirt dont huit titres seront interprétés.

Jerry Cantrell règne en maître de cérémonie : le riff de Man in the Box en devient presque thrashy et ses mélodies vocales (plutôt mixées à son avantage) sont parfaites. Il est aussi ici pour montrer qu'il n'est pas un homme du passé mais encore en 2009, un magnifique compositeur. Trois titres du nouvel album Black gives way to Blue sont au programme. Sur Looking in View, Mike Inez (en grande grande forme) nous sort un son de basse pantagruelesque, à faire trembler Big Ben... Alice in Chains se montre aussi assez ambitieux en proposant le nouveau Acid Bubble en live : si on retrouve la patte du groupe grâce au chant, la structure du morceau se veut bien alambiquée avec un tempo changeant que l'on a hâte de redécouvrir en version studio. Le très efficace single Check my Brain est ni plus ni moins interprété en rappel entre les tubes absolus que sont Would ? et Rooster. Clopes au bec, le line up originel du groupe ne masque pas sa joie d'avoir célébré le retour en forme du groupe. William Duvall n'en finit plus de serrer des mains , quittant la scène en dernier, définitivement adopté comme le lead singer d'un groupe dont on n'a pas fini de reparler.

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